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Libération

Europe, son océan glacé

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L’environnement de cette lune de Jupiter pourrait favoriser la vie.
publié le 15 avril 1997 à 0h05

On dirait des icebergs. De gros blocs de glace comme à la dérive sur un océan caché. Vous avez dit océan? Se pourrait-il que dans ce liquide se cache de la vie? Là-bas, dans la froidure du lointain système solaire, en banlieue de Jupiter?

Les dernières images venues de l’univers glacé d’Europe, l’une des quatre grosses lunes de la planète géante, donnent depuis la semaine dernière une nouvelle poussée de fièvre aux scientifiques. Le survol, le 20 février –­ on devrait dire le frôlement, à 587 km! ­– de la sonde Galileo de la Nasa a relancé les spéculations. Même si ce petit monde (3 138 km de diamètre) n’abrite pas de la vie à proprement parler, il semble, plus que jamais, qu’il réunisse les conditions nécessaires à son éclosion. L’année dernière, William O’Neil, l’enthousiaste chef de la mission, promettait déjà monts et merveilles: «Vous rendez-vous compte: être capable de voir des choses qui changent sur un satellite de Jupiter» (1). Il a été servi.

En allant regarder Europe sous le nez, en décembre puis en février, Galileo a cru déceler des morceaux baladeurs sur cette boule gelée arborant de longues et étranges zébrures noires. Après examen des nouvelles images, le géologue Ronald Greeley (université d’Arizona), imagine qu’à la surface d’Europe, «une fine couche glacée recouvrait de l’eau ou de la glace fondue, et qu’après certains mouvements, des plaques de cette croûte se sont brisées».

Reste à savoir ce qui a bien pu provoquer pareils mouvements? Une chaleur «rad