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Éditorial

Radar

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publié le 13 mai 1997 à 2h48

Maintenant que l'«alien» Deep Blue a vaincu Kasparov, annoncer

qu'une machine (en l'occurrence, une fusée) a réussi à mettre un satellite en orbite vous a un côté dérisoire. En réalité, la performance en reste une. A preuve, les mois de retard avant qu'une bonne vieille américaine Delta ne commence à égrener des iridiums dans l'espace (lire aussi page 33). Surtout, il a fallu rien de moins que neuf mois avant que le programme spatial chinois ne redonne signe de vie: hier, une Longue Marche 3A s'est enfin élevée comme il faut dans le ciel de Xichang (Sichuan), avec un Dongfanghong-3 à bord. Un satellite de télécommunications du genre dont la Chine, en plein développement, a plus que besoin. Les lanceurs chinois renouent donc avec le succès, mais il ne sera pas complet avant que ne fasse ses preuves la Longue Marche 3B, plus puissante (1). A part ça, le petit monde de l'espace semble ces jours-ci curieusement frissonnant de toutes sortes d'états d'âme. A l'Ouest, rien de bien nouveau, sauf ces petites déclarations grinçantes de grands anciens, tel Buzz Aldrin (mais si, souvenez-vous, le deuxième homme sur la Lune), vendredi à Washington, au célèbre musée de l'Air et de l'Espace: entouré d'autres astronautes et du réalisateur Ron Howard (Apollo 13, «we've got a problem»), il a clamé qu'il fallait «que la course commence». Et de vouloir relancer le «rêve» de conquête spatiale. Et la station Alpha, dans tout ça? Ses lenteurs épuisent et, question rêve raté, elle se pose un peu là