A regarder le cosmos au fond des étoiles et des comètes, on avait
presque oublié de loucher sous nos pieds. Donc omis de parler de ces dégoûtants petits amis, que nous ne manquons jamais d'évoquer quand il leur arrive de se signaler et sans lesquels rien ne pousserait ou quasi. En un mot, les vers. Justement, rien moins que «dix ans de recherche au sein du laboratoire d'écologie des sols tropicaux de l'Orstom (1)» viennent de montrer que «les vers de terre peuvent accroître la fertilité des sols et la productivité des plantes». Le processus est un rien gore, on en convient. Il s'agit surtout de déjections, de rejets d'azote minéral et de phosphates. Reste que, si vous voulez goûter un bon thé, par exemple, lesdites déjections vont vous plaire. La jolie histoire va ainsi: les plants de thé du sud de l'Inde, après quatre-vingts ans de culture intensive, poussaient de moins en moins bien sur des sols dégradés. Les vers vinrent et que vit-on? «Une augmentation de la production des feuilles de thé de 35 à 240%.» Derrière l'affaire, officie un grand prêtre du ver internationalement connu, le Français Patrick Lavelle, pour qui ces intéressants métazoaires n'ont plus de secrets. Il sait choisir la bonne espèce, l'aligner dans des tranchées ad hoc, lui faire boulotter le compost, bon pour les racines de théier. Et voilà comment est né un beau brevet de fertilisation bio-organique, «qui permet de réduire de moitié» la quantité de produits chimiques. Vive le ver!
Bon, on ne peut s'en e