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Ce que les chercheurs espèrent de leur ministreAllegre, ma non troppo Ce que les chercheurs espèrent de leur ministre. Allegre, ma non troppo

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publié le 10 juin 1997 à 3h55

Beaucoup de pouvoir et un punch dévastateur. Nombreux sont ceux qui

comptent déjà sur ces atouts de Claude Allègre pour qu'enfin la recherche sorte de sa «désespérance», de la «frustration» de ces dernières années. Avec deux priorités affichées. Des mesures d'urgence sans attendre le budget 1998. Et le début d'une réorganisation profonde du système de recherche. Gros chantier pour le nouveau ministre de l'Education nationale, de la Recherche et de la Technologie, qui pose rien moins que «le problème de l'utilité sociale et collective de la recherche française», insiste Rémi Barré, directeur de l'OST (Observatoire des sciences et techniques). Après quatre années de vaches maigres, les chercheurs n'ont qu'un cri: «Des postes pour les jeunes!» Rose Katz, présidente du conseil scientifique de l'Inserm, précise l'étendue des dégâts: «Au rythme actuel ­ 33 embauches par an ­, un laboratoire de l'Inserm doit attendre douze ans pour recruter un jeune.» Le chimiste Henri Audier, de l'Ecole polytechnique, propose, quant à lui, trois mesures d'urgence: «Mettre les universitaires à la retraite à 65 ans (700 personnes, dont le salaire correspond à celui de 2 000 jeunes professeurs); anticiper les départs massifs à la retraite prévus à partir de 2003 au Cnrs et dans les autres organismes par des avances de poste; conditionner les aides à l'industrie à l'embauche de jeunes scientifiques.» Administrateur élu du CNRS, il réclame, «dès le collectif budgétaire de septembre, 200 postes d'ingéni