«La principale conclusion à laquelle je suis parvenu, à savoir que
l'homme descend d'une forme peu organisée, va, j'en ai bien peur, grandement déplaire à beaucoup.» Lorsqu'en 1871, il met le point final à la Descendance de l'homme et la sélection liée au sexe, l'un de ses ouvrages majeurs, Darwin ne croit pas si bien dire. Près d'un siècle et demi plus tard, sa théorie fait plus que déplaire, elle semble à beaucoup diabolique. Ce, pour plusieurs raisons. Insupportable qu'homme et singes soient frères! Impensable que la nature ait produit l'homme par hasard, sans l'avoir voulu dès le début. Inadmissible, l'éviction de Dieu. Si en France, le rejet du darwinisme et de sa théorie de l'Evolution est resté confiné, aux Etats-Unis, il a pris des allures de croisade, sous la bannière des «créationnistes» qui, plus que jamais, trouvent toutes les réponses à la création du monde et de l'homme dans la Bible (lire reportage à l'Institute for Creation Research en Californie, pages suivantes). «La biologie de l'évolution doit de nouveau se défendre contre une obstination renaissante de la théologie à tenter de ruiner son crédit», estiment le philosophe Patrick Tort (1) et le biologiste Jean Génermont (université Paris-Sud, Orsay), qui organisent cette semaine un congrès international à l'intitulé combatif «Pour Darwin» (2). Redoutant, en particulier que «les écoles» ne deviennent «la prochaine cible» des anti-Darwin, comme c'est déjà le cas dans nombre d'Etats américains. L'assaut étant