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Libération

Dinosaures. Les nouveaux monstres.

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Et s'ils n'étaient ni mous ni balourds mais vifs et coureurs... Après avoir disséqué leur anatomie, les paléontologues traquent aujourd'hui la vraie vie des dinosaures et mettent un peu de chair sur leurs squelettes.
publié le 22 octobre 1997 à 10h25

Fini les antiques monstres mous, si gros, si lourdauds. Le dino nouveau est vif, pique des pointes à 60 km/h quand il s'appelle Vélociraptor. Il peut être maternel, voire maman poule et non reptile indifférent à sa progéniture. Beaucoup vivent en groupes, herbivores en troupeaux, carnivores chassant en bandes. C'est que ces derniers temps, le regard porté sur les terribles lézards a bien changé. Et surtout depuis vingt ans, grâce à la centaine de chasseurs-paléontologues qui, dans le monde entier, traquent leur gibier préféré, disparu voilà 65 millions d'années. Ces mystérieuses créatures, cette pléthore d'espèces ­ plus de 1 000 «genres», voire dix ou cent fois plus ­ qui ont dominé la terre pendant 165 millions d'années! Et si les scientifiques continuent de piocher pour en trouver sans cesse d'inédites ­ «une nouvelle espèce est décrite toutes les sept semaines en moyenne», selon la bible scientifique du domaine, The Dinosauria ­, ce qu'ils cherchent est autre: aujourd'hui, c'est la bête vivante qu'ils traquent. Pas un hypothétique survivant de ces chers disparus. Mais de quoi mettre de la chair sur les os, de l'histoire autour des squelettes, bref, raconter la vraie vie des dinosaures. Après un siècle et demi d'anatomie et de taxinomie (classement des espèces), les temps sont à la biologie, à l'écologie et au comportement. Une tentative risquée, «les fossiles nous arrivent en kit mais sans le mode d'emploi», déclarait un jour au magazine Time le paléontologue américain W