Depuis que l'on a appris que dans le ventre d'un moustique piégé dans l'ambre il n'était pas impossible de retrouver trace de sang sucé voilà des dizaines de millions d'années et, par voie de conséquence, de morceaux du patrimoine génétique d'un dinosaure, le fantasme n'a cessé d'enfler. Et si, grâce à cet ADN (acide désoxyribonucléique, molécule support de l'hérédité) fossile, et grâce aux techniques actuelles de génie génétique, on pouvait faire revivre des dinosaures ?
Pour l'instant, au risque de décevoir les vrais amateurs de fantastique, c'est niet. D'abord, un problème d'âge. Même si on retrouve du très vieil ADN, par exemple celui de Neandertal d'il y a plus de 100 000 ans, quand on passe aux dizaines de millions d'années, tout se complique: «J'ai trouvé de l'ADN», explique Mary Schweitzer (université du Montana), qui a planché pendant des mois sur le fémur d'un T. rex de 65 millions d'années. «Mais je ne peux pas être sûre à 100% que c'est bien de l'ADN de T. rex. Car nous avons aussi trouvé de l'ADN de bactéries, de champignons, d'insectes.» Sans compter que les restes découverts n'étaient que très partiels, «et sans une vraie séquence, on ne peut rien faire», rappelle l'Américaine. C'est-à-dire que l'on ne retrouve pas assez d'éléments de base, seulement quelques fragments de génome, qui ne permettent donc pas de donner naissance à un organisme entier, si on les implantait dans un noyau de cellule vivante.
Pourrait-on alors envisager d'en