Coups de chaleur, photosynthèse et pollution. Qui influence quoi,
où, et comment? Un véritable casse-tête chinois. Robert Braswell de l'Institut d'étude de la Terre, des océans et de l'espace de Durham (New Hampshire) a voulu comprendre comment ces trois paramètres étaient imbriqués (1). Il a donc épluché les relevés de températures, les bilans d'activité des végétaux et les concentrations en gaz carbonique (CO2) de l'air: des données planétaires, obtenues par les satellites d'observation entre 1979 et 1994. Il en a tiré des graphes et des cartes et les a analysés. Résultat: si les chercheurs savaient déjà que, grâce à la photosynthèse, les plantes régulent la concentration de CO2 dans l'atmosphère, ils viennent de découvrir «qu'en fait, elles réagissent avec un délai de deux ans aux changements de température, par exemple ceux provoqués par une explosion volcanique ou un pic du phénomène climatique El Niño», explique Braswell.
Pour Richard Bligny du laboratoire de physiologie cellulaire végétale de Grenoble, cette étude est d'autant plus intéressante que «c'est la première à analyser les relations entre température, CO2 et photosynthèse dans différentes régions du monde et sur plusieurs années.»
Les chercheurs américains ont ainsi montré que le comportement des plantes face à une augmentation de température n'était pas le même partout: il varie avec la latitude. La chaleur augmente-t-elle dans une zone froide ou tempérée? Ravie, la végétation de la région s'y épanouit, respira