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Des siècles de lumières d'Orient. Du VIIIe au XVe siècle, de l'Espagne aux portes de la Chine, l'algèbre, l'astronomie, la physique et la médecine s'écrivent en arabe. Avec l'«Histoire des sciences arabes», Roshdi Rashed démontre l'influence fondamentale de ces connaissances sur la culture occidentale. Histoire des sciences arabes, en trois volumes: 1. Astronomie, théorique et appliquée; 2. Mathématiques et physique; 3. Technologie, alchimie et sciences de la vie. Ed Seuil, 295 F chaque volume.

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publié le 18 novembre 1997 à 12h18

Il y a les noms mythiques: Avicenne, al-Khwârizmî (celui de

l'algèbre), Rhazès (l'alchimiste), al-Khayyâm (astronome et mathématicien). Mais qui sont-ils d'ailleurs? Il y a l'idéologie occidentale ambiante, négative: «Les sciences arabes sont le pâle reflet des sciences grecques.» Auraient-elles été autre chose, d'ailleurs? Et puis, il y a la démarche scientifique: celle que revendique Roshdi Rashed, directeur de recherche au CNRS, maître d'oeuvre du nouvel ouvrage, l'Histoire des sciences arabes (1). Celle qui a guidé la rédaction de cette première synthèse en trois tomes, 1 200 pages pour repenser l'astronomie, les mathématiques, la physique, la technologie, l'alchimie et les sciences de la vie qui se sont développées pendant environ sept siècles, du VIIIe au XVe. Des sciences «écrites en arabe» (même si les auteurs en étaient persans, espagnols, turcs...) d'où le titre. L'idée de l'ouvrage a germé «il y a une dizaine d'années, juste avant mon départ pour Princeton» , explique Roshdi Rashed, qui l'a voulu «écrit par les meilleurs spécialistes du monde entier», en l'occurrence une trentaine d'érudits, venant d'Oxford, de Pittsburgh, de Louvain, de Barcelone, de l'Académie des sciences de Russie, du Collège de France...

C'est que l'ambition de Roshdi Rashed, 60 ans, Egyptien d'origine, à qui l'université de Tokyo a fait appel ces quatre dernières années pour développer son enseignement d'histoire des sciences, est limpide: par un travail qui se doit d'être inattaquable, il ve