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Libération

Voiture timide et balle sentimentale. Aux Etats-Unis, le très pointu Medialab imagine des jouets intelligents.

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publié le 23 décembre 1997 à 14h20

«Nous allons développer des jouets qui vont révolutionner

l'éducation.» L'affirmation est péremptoire. Mais celui qui parle est le grand Seymour Papert, cofondateur du Media Laboratory ­ dit Medialab ­ un département du Massachusetts Institute of Technology (MIT) près de Boston. Depuis 1980, ce centre est le temple de la robotique. Un laboratoire du futur, sorte de caverne d'Ali-Baba où s'imaginent et se créent les objets de l'avenir, intelligents et utiles. Ceux qui rendent palpables les avancées informatiques et électroniques en les appliquant à la vie quotidienne. Des ordinateurs qui reconnaissent leurs utilisateurs, des instruments de musique qui améliorent les performances des artistes"

Les mathématiciens, informaticiens et physiciens qui hantent les salles du Medialab sortent des universités les plus réputées. Mais certains, peut-être parce qu'ils aiment toujours se raconter des histoires, ou jouer comme des enfants, se sont lancés dans le projet «Toys to Think With» (des jouets pour penser). Une sorte d'atelier du Père Noël au coeur même du Medialab où les chercheurs ont le droit d'amener leurs joujoux favoris pour les démonter, en concevoir de nouveaux et les tester sur des cobayes particulièrement précieux et exigeants: les enfants. Assis par terre, des élèves venus des écoles primaires des environs piochent dans des bacs des pièces de plastique bleu, jaune ou rouge, choisissent des moteurs et des circuits électroniques, et les assemblent. Ils viennent ici plusieurs