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Libération
Portrait

Un homme, trois cultures. Né au Viêt-nam, Trinh Xuan Thuan, travaille aux Etats-Unis et écrit en français.

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publié le 6 janvier 1998 à 17h46

Né à Hanoi (Viêt-nam) en 1948, aujourd'hui professeur à l'université

de Charlottesville (Etats-Unis) et publiant ses livres à Paris (France), l'homme se sent entre «trois cultures». L'astrophysicien Trinh Xuan Thuan, 49 ans, travaille en anglais, «la langue scientifique» du pays où il poursuit sa recherche sur ses amours de vingt ans, les galaxies naines, soeurs dix mille fois plus petites des galaxies «normales». «Briques de l'Univers, elles n'ont pas eu beaucoup d'évolution chimique, leur gaz est presque pur, pratiquement sorti du Big Bang», explique-t-il, enthousiaste. Grâce à elles, qu'il traque depuis l'observatoire de Kitt Peak (Arizona), il est parvenu récemment à donner avec une précision accrue la fraction («0, 243 soit environ un quart») d'hélium par gramme de matière créée au tout début de l'Univers. Des travaux récents dont il se dit «assez fier».

Reste que ce scientifique publie ses livres grand public en français, appris à Saigon après avoir fui Hanoi à l'âge de 6 ans: «Je suis allé dans un lycée français et j'ai grandi avec les philosophes français.» Dans la langue de Voltaire, ce bouddhiste qui espère «tendre vers le nirvana, se fondre dans le cosmos», trouve le «lyrisme» désiré pour ses textes. Quand il a quitté Saigon en 1966, il voulait venir en France, il s'était inscrit à Louis-le-Grand, ses professeurs le poussaient vers l'Ecole normale. Et puis, «il y eut le discours de Phnom Penh du général de Gaulle». Et les Vietnamiens déclarèrent que la France n'ét