Ils ont mis des algues pour la photosynthèse, des herbivores pour
les manger, des bactéries pour les décomposer et quelques autres micro-organismes pour faire bonne mesure. Bref, dans 318 boîtes en plastique, Shahid Naeem et Shibin Li, du département d'écologie de l'université du Minnesota (Etats-Unis), ont reconstitué des mini-écosystèmes (1). «Nous avons voulu savoir ce qu'ils deviennent lorsque le nombre d'espèces qui les constitue diminue», explique Shahid Naeem. Pour cela, ils ont fait varier le nombre d'espèces dans chaque groupe fonctionnel: consommateurs, producteurs ou décomposeurs de matière organique animale ou végétale. Des modèles simplifiés qui leur ont permis en trois mois à peine, de visualiser des comportements d'adaptation qui prennent plusieurs millions d'années à se mettre en place dans le milieu naturel. «On savait que plus un écosystème contient un nombre élevé d'espèces différentes, plus il est efficace pour épurer l'eau, ainsi que pour produire et recycler de la matière vivante. Mais on s'est aperçu qu'avec 5 sortes d'algues, on obtient une productivité quasiment égale à celle fournie par 100 variétés différentes», continue le chercheur américain. Cela ne signifie pas pour autant que cette diversité est inutile. Mais à quoi peuvent donc servir ces acteurs supplémentaires?
«S'il suffit de quelques espèces pour permettre le fonctionnement d'un écosystème, elles ne sont pas assez nombreuses pour assurer sa stabilité et sa productivité sur le long terme»,