Au mois d'avril 1997, huit «altinautes» ont passé trente-deux jours
dans un caisson de la Comex, à Marseille (Libération du 29 avril 1997) pour simuler une ascension de l'Everest. L'objectif de cette expérience, pendant laquelle les reclus volontaires effectuaient une batterie de tests quotidiens, était d'étudier la réaction de l'organisme au manque d'oxygène, l'hypoxie, et ce in vitro, c'est-à-dire indépendamment de tous les facteurs (froid, vent, fatigue, stress") qui biaisent l'étude scientifique lors d'une ascension réelle.
Huit mois plus tard, les quinze équipes européennes de chercheurs concernées viennent de présenter leurs résultats. Le docteur Jean-Paul Richalet, qui a conçu l'expérience dans le cadre de l'Association pour la recherche en physiologie de l'environnement (Arpe), les commente pour Libération.
«La première conclusion, c'est que des gens relativement ordinaires ont été capables d'atteindre trois fois l'altitude de 8 848 mètres, et d'y rester plusieurs heures, grâce notamment au profil d'ascension idéal que nous avions adopté (voir graphique). J'ai été frappé par la rapidité de récupération des altinautes en deux jours de repos à 5 000 mètres d'altitude (à l'inverse, au-delà de 5 500, on ne récupère pas). Mais attention: nous avons eu trois petits accidents vasculaires cérébraux. Au-delà de 7 000 mètres, on touche un domaine très fragile, l'homme est à la limite de la régulation cérébrale, même si les signes disparaissent vite sous oxygène.»
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