On peut la longer sur 1 200 kilomètres, du nord au sud de la
Californie, sans même la soupçonner. Pourtant, elle décale les collines, détourne le lit des rivière, invisible lorsqu'elle traverse un bassin sédimentaire ou une zone à forte érosion, mais toujours là, tortueuse et torturée. Glissière grinçante entre deux plaques de croûte terrestre la nord-américaine à l'Est et la pacifique à l'Ouest elle rapproche San Francisco de Los Angeles au rythme de 3,5 cm par an. C'est la faille de San Andreas, celle qui fait vibrer la côte ouest des Etats-Unis. Là où «l'on compte une ou deux secousses de magnitude 3 chaque jour», rapporte Barbara Romanowicz, directrice du laboratoire sismologique de Berkeley (Californie). Récemment encore, San Andreas était la faille la plus étudiée. Mais, depuis qu'ils en savent plus sur elle, sismologues et géophysiciens commencent à s'intéresser à ses voisines. «C'est comme lorsqu'on casse un pare-brise, explique Jean-Paul Montagner, responsable du laboratoire de sismologie globale de l'IPGP (Institut de physique du globe) à Paris. La faille de San Andreas est un point de nucléation à partir duquel la rupture progresse et donne naissance à de nouvelles failles.» Dont certaines viennent lui voler la vedette dans la communauté scientifique . En sommeil. Celle de Hayward surtout. Sorte d'échappée vers l'est de San Andreas, cette faille court sur 120 kilomètres seulement, mais elle déforme le parvis de briques du campus de San Pablo, traverse les vill