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Libération

Comme les brebis, les hommes vont-ils passer à la «photocopieuse»? Un an après Dolly, les recherches et les débats s'emballent.

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publié le 17 février 1998 à 18h17

La nouvelle est tombée comme une bombe. C'était il y un an, le

dimanche 23 février. Le monde apprenait la naissance de l'agnelle Dolly, le premier clone d'un mammifère adulte, la copie gène pour gène d'une brebis écossaise âgée de 6 ans. Par d'expertes manipulations, des chercheurs d'Edimbourg avaient réussi à répliquer un animal à partir d'une seule de ses cellules de peau. Ils avaient brisé les lois fondamentales de la reproduction sexuée qui font que tout nouveau-né est un être nouveau. Scandale planétaire. Avec Dolly, la fabrication en série d'individus identiques n'est plus un thème de science-fiction mais un sujet d'expérimentation. Les scénarios les plus invraisemblables deviennent crédibles: un dictateur se dédouble ad eternam, un enfant mort renaît des entrailles de sa mère, une femme accouche de son mari, de son père, d'elle-même... Depuis, la question est posée: va-t-on cloner des hommes? Qui va pouvoir, qui va oser?

Polémiques. Le 6 janvier 1998, un obscur physicien américain nommé Richard Seed s'est déclaré prêt à cloner à gogo, avec l'aide de Dieu et l'argent de ses concitoyens. Le 30 janvier, douche écossaise: deux chercheurs mettent en doute l'identité de Dolly, estimant que sa nature de «clone d'adulte» n'est pas totalement prouvée. Un an après Dolly, les débats et les recherches s'emballent. A Edimbourg, les «créateurs» de Dolly ne sont pas inquiets: leur brebis est bien un clone d'adulte, qui s'apprête d'ailleurs à mettre bas le plus naturellement du monde.