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Libération

Péché de surpêche dans tous les océans. Selon deux biologistes canadiens, les populations marines diminuent dangereusement.

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publié le 24 février 1998 à 18h52

On savait déjà certaines espèces marines menacées d'extinction, mais

il se pourrait bien que ce soient les chaînes alimentaires entières qui aient été modifiées par la surpêche. Du plancton à la morue, c'est tout l'écosystème qui aurait été bouleversé.

L'avertissement vient de Daniel Pauly et Johanne Dalsgaard (université de Colombie britannique à Vancouver, Canada) qui viennent de publier dans la revue américaine Science (1) un article sur l'état des stocks de poissons dans tous les océans. En étudiant l'alimentation et en jouant au jeu du «qui mange qui?» sur les 220 espèces les plus pêchées dans le monde, ces biologistes ont observé une baisse globale des populations de poissons marines et fluviales sur plus de quarante ans. Seul l'océan Indien semble à peu près épargné. Et encore! Les données le concernant sont jugées peu fiables, de nombreuses prises n'étant pas déclarées sous les tropiques.

Que faire? Jusqu'à présent, lorsqu'ils constataient l'effondrement d'une espèce, les gouvernements décidaient une réduction des prises autorisées pour une espèce donnée, ou encore des moratoires limités dans le temps. Daniel Pauly envisage une autre approche: il propose la création de zones totalement interdites à la pêche qui pourraient jouer le rôle de réserves naturelles pour les espèces menacées. Ces zones, qui représentent aujourd'hui moins de 1% des aires de pêche constitueraient, pense-t-il, «une protection rapide et efficace». Quatre ans devraient suffire pour renouveler la p