C'est un passage de relais à grande distance. Le 17 février, Voyager
1 a ravi à Pioneer 10, lancé le 2 mars 1972, l'envié statut de «plus lointain objet jamais envoyé dans l'espace». A 10 milliards de kilomètres, dans le silence glacé qui règne entre les étoiles, nul bravo. A Terre, seul un discret communiqué du Jet Propulsion Laboratory l'institut de Pasadena où l'on a conçu l'essentiel des missions interplanétaires de la Nasa a salué la performance de son envoyé spécial dans le cosmos. Pourtant, le petit robot qui vogue vers les étoiles préfigure peut-être des aventures inouïes. Des engins encore plus véloces, qui iront, vraiment, vers d'autres étoiles.
Voyager 1 quitte cap Canaveral le 5 septembre 1977, seize jours après son jumeau Voyager 2 (1). Doté d'une vitesse initiale plus élevée, il double son jumeau et parvient le premier près de Jupiter, le 5 mars 1979. Et croise Saturne le 12 novembre 1980. Afin de mieux observer Titan, le gros satellite saturnien, Voyager 1 utilise l'attraction de la planète aux anneaux pour tordre sa trajectoire vers le nord et survoler, à moins de 6 500 mètres, cette planète congelée. Un survol plutôt décevant pour les astronomes: la sonde révèle qu'une atmosphère épaisse et opaque cache en permanence la surface de Titan. Pour en savoir plus, il faudra attendre 2004, lorsque la sonde européenne Huygens effectuera une plongée suicide dans cette atmosphère. Quant à Voyager, c'est un virage sans retour qui l'expulse du plan où se trouvent les