La moelle osseuse pourrait-elle servir à réparer les muscles en voie
de perdition? C'est ce que laissent espérer les travaux conduits par Giuliana Ferrrari et Fulvio Mavilio de l'Institut San Raffaele-Telethon à Milan (1). La découverte de l'équipe italienne ouvre une nouvelle voie à la recherche de traitements de maladies caractérisées, comme la myopathie de Duchenne, par une fonte musculaire. Au plan fondamental, elle met en évidence une nouvelle fonction biologique de la moelle osseuse. On sait de longue date que cette substance, logée au coeur des os, contient les cellules qui, au fil des demandes de l'organisme, se transforment en globules blancs ou rouges. On sait également qu'elle fournit des cellules capables de se «différencier» en cellules osseuses. L'équipe italienne démontre à présent qu'elle libère dans le sang des cellules capables de devenir des fibres musculaires. La démonstration en a été faite grâce à des souris transgéniques «créées» par l'Institut Pasteur à Paris, dont les cellules musculaires ont la particularité d'avoir un noyau bleu. Les biologistes italiens ont greffé de la moelle osseuse provenant de ces souris dans les os de souris ordinaires dont ils ont lésé quelques muscles. Quelques semaines plus tard, les muscles s'étaient réparés, ce qui est bien naturel. Plus surprenant, ils contenaient des cellules musculaires «à noyaux bleus». Preuve directe que des cellules de la moelle osseuse peuvent se transformer en cellules musculaires. «Ceci ouv