Cliché, enregistrement, conversion en signaux radio et envoi vers la
Terre. Le satellite Spot-4, qui devait être lancé cette nuit de Kourou par une fusée Ariane-4, va répéter cette opération des millions de fois dans les prochaines années. Chacune de ses photos couvre une surface de 60 km sur 60, et l'on y distingue clairement tout objet de plus de 10 m. Prises depuis son orbite polaire, à 822 km d'altitude, où il fait quatorze fois le tour de la Terre chaque jour, les images de Spot ne sont plus un exploit technique, mais un service continu. Cet espionnage systématique est réalisé à la demande de milliers de clients, dont les deux tiers en Asie et en Amérique. Car, avec les images des satellites Spot le premier fut lancé en 1986 et fonctionne toujours (1) , on fait de tout: des cartes, de la prospection géologique, de la surveillance des cultures, des forêts et de l'environnement. On trace les réseaux de télécoms" sans parler de l'utilisation qu'en font de très bons et très discrets clients, les militaires. La société Spot-image a vendu, sous la forme de fichiers d'ordinateur ou de produits finis, pour plus de 220 millions de francs d'images en 1997 (on est encore très loin de la rentabilité, Spot-4 coûtant, lancement compris, plus de 3,5 milliards).
Spot-image, filiale du Cnes, l'Agence spatiale française, est leader mondial avec 60% du marché. Mais la concurrence s'aiguise. D'ici trois ans, des sociétés américaines devraient lancer six satellites, dont certains visent u