Ils poussent là depuis des siècles. Sur les contreforts des Andes ou les plateaux tibétains, dans des jardins d'Europe ou sous les tropiques. Arbustes à fleurs mauves, épineux à aiguilles plates, ou bien encore ce conifère chinois à chatons globuleux Cephalotaxus harringtonia, dernier chouchou des chercheurs. Producteur d'une molécule chimique unique et originale, l'homoharringtonine, il sera peut-être à l'origine d'une nouvelle famille de médicaments antitumoraux aux Etats-Unis. Comme l'ont été avant lui, l'if et son taxol, le Camptothéca et la camptothécine (1). Depuis quelque années, les sorcières, rebouteux et autres guérisseurs exotiques ne sont plus les seuls à inclure des végétaux dans leurs préparations et leurs remèdes. Parce que pour développer de nouveaux médicaments, tous les moyens sont bons. Alors, quand l'imagination des chimistes s'essouffle, quand la biochimie structurale qui promettait, il y a une dizaine d'années, de construire des molécules sur mesure, bat de l'aile, les substances naturelles sont appelées à la rescousse. Les instituts de recherche publics s'y intéressent, et leur consacrent des programmes d'études complets. Les plus grandes industries pharmaceutiques aussi. Parmi leurs priorités: le cancer, le système nerveux central, le système cardio-vasculaire et la dermocosmétologie. Chasse aux molécules. «Au cours de l'évolution, les plantes ont élaboré des substances pour elles-mêmes ou comme moyens de lutte contre les prédateurs, explique Thierry
A la poursuite de l'or vert.
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par Julie LASTERADE
publié le 31 mars 1998 à 21h49
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