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Libération

La ménopause n'enrichit pas la famille. Cette spécialité de la femelle mamifère n'aurait pas les vertus qu'on lui accorde.

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publié le 28 avril 1998 à 23h47

Mais pourquoi certaines femelles cessent-elles de se reproduire bien

avant de mourir, sachant que l'une des obsessions fondamentales de toute bête est justement de procréer? En clair, mais pourquoi la ménopause? «C'est vraiment l'une des questions les plus intrigantes», affirme Craig Packer, qui a passé des années à engranger une foultitude de données sur toutes sortes de bêtes ménopausées: rongeurs, éléphants, baleines, singes" Charmant sujet? «Passionnant. Car, comme seules les femelles mammifères sont concernées, on pouvait penser que la ménopause remplissait, pour ces animaux, une certaine fonction. En fait, d'après mes études, elle ne sert strictement à rien. Et n'est que la banale conséquence du vieillissement», affirme l'Américain (université du Minnesota) qui publie cette semaine sa désespérante conclusion dans Nature (1).

Limiter les risques. Résumé des épisodes précédents: comme le rappelle Paul Sherman (université Cornell, New York), avant Packer circulait une version nettement plus gratifiante de la ménopause. Celle de la super maman-mamie. La ménopause aurait alors été une géniale solution sélectionnée par l'évolution, permettant à une femelle vieillissante de limiter le risque de mourir durant l'enfance de son dernier petit, tout en gagnant en disponibilité au profit de ses filles et petits-enfants. Le résultat? Une descendance plus prospère, et donc un mammifère tout heureux d'avoir dûment rempli sa fonction procréatrice. «Une hypothèse fort séduisante, mais qu