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Libération

Le temps, l'argent, le ministre.

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publié le 26 mai 1998 à 2h12

A grand projet, problèmes démesurés. Le VLT n'a pas échappé à la

règle. Ses tribulations ont commencé avec le concept même. Partis sur un miroir de 16 m, les astronomes se sont repliés sur les quatre 8,20 m. La recombinaison totale des lumières des quatre miroirs est elle aussi en suspens. Si le gros oeuvre du réseau interférométrique existe pour les quatre grands télescopes et les trois auxiliaires de 1,8 m, la partie optique n'est financée que pour deux des grands télescopes et les trois petits. Côté délais, on prévoyait une première lumière en 1994 et l'achèvement en 1998. Le premier télescope a seulement été mis en route cette nuit. Chacune des trois années qui viennent verra un nouveau grand télescope entrer en action. L'interférométrie se mettra aussi progressivement en place, mais il faudra attendre 2005, au mieux, pour que tous les télescopes soient reliés. Les budgets ont dérivé comme les délais, et le coût total est passé de 1,5 à 2 milliards de francs. Soulevant la colère du ministre Claude Allègre qui, dès sa prise de fonction, a menacé l'ESO d'une réduction de budget de 30 millions de francs sur la contribution française (26,75% du budget et 130 millions de francs par an), en vitupérant les salaires trop élevés de ses employés. Après serrage de boulons et âpres discussions, les économies ont été réparties sur l'ensemble de l'astronomie française, mise en demeure de diminuer l'activité de ses sites nationaux (observatoire de Haute-Provence notamment). A plus lon