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Libération

Mars: rouge hématite. La sonde américaine Global Observer détecte ce dérivé d'oxyde de fer, qui n'a pu apparaître qu'en présence d'eau.

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publié le 16 juin 1998 à 3h39

De l'hématite! Et en grandes quantités, sur une vaste surface, d'au

moins 500 kilomètres. C'est l'une des dernières découvertes de la sonde américaine Mars Global Observer, annoncée par Philip Christensen de l'Arizona State University (USA), lors d'un colloque le 27 mai à Boston. L'hématite, un minéral fabriqué à partir d'oxydes de fer, se rencontre un peu partout sur Mars, où elle contribue à sa couleur rouge, sous la forme de fines poussières dispersées. Mais la sonde a mis le doigt sur des grains nettement plus gros, de la dimension d'un grain de sable. Et concentrés à haute teneur, sur une zone importante. Pour les géologues, ces deux traits révèlent une fabrication de l'hématite dans une eau chaude et riche en fer, puis son dépôt au fond de l'eau lors d'un refroidissement. «Un nouveau signe du passé humide et chaud de la planète», estime le géologue américain. La zone concernée, près de l'équateur martien, pourrait bien devenir l'une des cibles d'une prochaine mission. Les géologues rêvent déjà d'y envoyer un robot mobile nettement plus puissant que le malicieux Rocky de l'été dernier, et capable d'aller creuser cette énigmatique hématite. A la recherche du minéral, mais aussi de traces fossiles de l'émergence de molécules prébiotiques, voire de la vie, dans cette eau chaude depuis longtemps disparue.

En orbite depuis le 11 septembre, la sonde commence à alimenter les planétologues en données nouvelles. Son altimètre laser vient ainsi de fournir la première vue tridimens