Il sait bien que ce sont toujours les mêmes questions qui
reviennent: «Qu'y avait-il avant le big bang?» Ou encore: «C'est quoi l'origine du temps?» Et il sait tout aussi bien qu'«on n'a toujours pas les réponses». «On», c'est-à-dire les scientifiques. Et lui, Joe Silk, pas plus que les autres, à qui pourrait pourtant être attribué le sobriquet de M. Big Bang. En effet, «son livre, le Big Bang, est depuis des années un classique de la vulgarisation», comme ne manque pas de l'écrire l'astrophysicien Hubert Reeves dans la préface de la première traduction française de l'ouvrage (1). Avec ce livre de 400 pages qui a connu de multiples rééditions, Joseph le Britannique installé en Californie, dans la prestigieuse université scientifique de Berkeley, s'est affirmé comme un des maîtres du domaine. Domaine fort vaste qui s'étend de la «première milliseconde» à aujourd'hui, entre «7 et 20 milliards d'années» plus tard (selon les chiffres du glossaire à la rubrique «âge de l'Univers»), des toutes premières particules aux galaxies et autres amas géants qui illuminent la noire immensité. A 55 ans, ce professeur d'astrophysique «à 90% théoricien» mais «proche des observateurs», qui «a travaillé depuis trente ans» sur ce même sujet du big bang, n'est en rien lassé, vu la pléthore d'énigmes encore à déchiffrer. Pas un hasard si c'est justement à lui qu'a été demandé de clôturer, le 4 juillet, les Rencontres de Blois, consacrées cette année à «La naissance des galaxies» (2).
Il raconte qu'ét