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Libération

«Orages» dans l'ionosphère. Du nouveau sur l'origine obscure des aurores boréales.

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par Olivier BOULANGER
publié le 23 juin 1998 à 4h10

Du fond de leur laboratoire de l'université Johns Hopkins (Maryland,

Etats-Unis), Patrick Newell et son équipe démontent les mécanismes des aurores boréales (et australes). Et ils sont en train de découvrir que la cause précise de ces phénomènes spectaculaires est assez différente de ce qu'imaginaient les physiciens.

Pour les privilégiés qui ont eu la chance d'en voir, une aurore boréale, c'est un rideau de lumière verdâtre qui danse au-dessus de l'horizon et déchire la nuit polaire. Pour les scientifiques, c'est la trace de particules électrisées précipitées dans notre atmosphère et guidées vers les pôles par le champ magnétique de la Terre.

Afin de mieux comprendre ce phénomène, les chercheurs du laboratoire de physique appliquée de Johns Hopkins exploitent depuis douze ans les données fournies par une armée de satellites. Dotés de détecteurs de particules aussi efficaces de jour que de nuit, ces engins scrutent la haute atmosphère à la recherche de la moindre accélération d'électrons susceptible de provoquer une aurore.

Leurs analyses statistiques sur un cycle solaire complet (11 ans) viennent enfin de porter leurs fruits (1). On pensait que les aurores apparaissaient plus souvent lorsque l'activité solaire était à son maximum. Eh bien, c'est une erreur! Newell montre même que, de jour, le phénomène est plus fréquent lorsque le soleil est en période de repos.

«Si l'on a longtemps pu croire le contraire», explique Philippe Zarka, astrophysicien à l'observatoire de Paris-Meudon,