C'est l'histoire d'anonymes qui parlent de «faire des tentatives».
D'hommes qui souffrent «de se retrouver réduits à se masturber». De femmes pour qui «c'est lourd». Mais «c'est tellement dur de ne pas réussir à avoir un enfant quand on en veut un» que Geneviève Delaisi de Parseval préfère accompagner ceux que la fécondation in vitro comblera peut-être. Plutôt que de disserter à l'infini sur «cette invention mégalomaniaque, recette pour créer de la vie, en dehors du ventre d'une femme». Plutôt que de remuer les fantasmes sur les gamètes et embryons congelés. «Lors d'un séjour en Australie, on m'a présenté John, né quelques mois après Zoé (le premier bébé «embryon congelé» en 1984, ndlr). Un petit garçon charmant que ses copains appelaient "Frostie lorsqu'il avait 6 ans. Mais qui allait manifestement très bien et voulait devenir biologiste!»
Mais à la maternité de Saint-Antoine ou dans son cabinet, la psychanalyste, auteur de nombreux ouvrages (1), dont L'Enfant à tout prix, a aussi entendu d'autres histoires. De pères qui attendent un enfant fabriqué avec le sperme d'un autre et s'inquiètent: «Je ne voudrais pas qu'il ait un gros nez" Mais c'est ce que je dis à ma femme, pour lui remonter le moral il y aura toujours quelqu'un pour trouver que le gosse me ressemble"» De toutes façons, «quand le bébé n'est plus "fabriqué avec les ovocytes de la mère ou le sperme du père, bref, quand il y a don de gamètes, il y a beaucoup à dire». Ou plutôt à redire. Entretien.
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