De Louise Brown à Dolly, de la fécondation in vitro au clonage
humain: franchira-t-on le pas? L'annonce, en février 1997, de la naissance du premier clone de mammifère adulte, a immédiatement suscité cette question ! et un débat qui est loin d'être tranché. Dolly fait scandale. Mais elle n'est, techniquement, qu'une innovation supplémentaire de la procréation assistée. L'utilisera-t-on chez l'homme? La France est contre, la Grande Bretagne consulte, les Etats-Unis attendent. Le généticien Axel Kahn, qui est monté en première ligne pour s'opposer au clonage humain, est pessimiste. «Déja, pour répondre à des cas de stérilité masculine, on utilise des cellules sexuelles toujours plus immatures: faute de spermatozoïdes, on prend des spermatides et, à défaut, des spermatocytes. Et si le patient n'en fabrique pas du tout, alors la tentation sera forte de lui proposer un enfant par clonage.» A condition que la technique devienne plus efficace: malgré les essais réitérés, Dolly est toujours unique au monde. Qui poussera au développement de cette technique? La recherche biomédicale et l'industrie pharmaceutique, explique Axel Kahn. Tout simplement parce qu'elle promet une révolution médicale. Entretien.
Le clonage a-t-il de nombreux défenseurs dans la recherche biomédicale?
Oui, y compris en France. La majorité des scientifiques est favorable à ce que l'on appelle désormais «clonage thérapeutique», par opposition au «clonage reproductif». Dans les deux cas, la technique est la même, ma