«Rendez-vous au cimetière de Longyearbyen.» C'est ici, dans le Grand Nord, que la Canadienne Kirsty Duncan «reçoit». Facile à trouver: le cimetière, c'est une quinzaine de croix blanches dominant les trois rangées de maisons qui forment la cité minière de Longyearbyen, posée au milieu de montagnes de charbon. Dans l'île norvégienne de Spitzberg, au nord-est du Groenland, la géographe de 31 ans a trouvé ce qu'elle traquait depuis cinq ans: les corps de sept mineurs morts de la grippe espagnole en 1918. Ensevelis dans cette terre gelée la plus grande partie de l'année. Le froid a peut-être permis de conserver des traces du virus fatal. Un meurtrier qui foudroya plus de 20 millions de personnes, plus que la Première Guerre mondiale elle-même. Un meurtrier dont on ne sait presque rien. Pourquoi fut-il si virulent, s'attaquant surtout aux jeunes en bonne santé? Aujourd'hui, c'est la course pour découvrir l'identité de l'un des pires tueurs que l'humanité ait connus. Quatre équipes de scientifiques (lire ci-contre) sont à ses trousses. Et Kirsty Duncan, en aventurière du virus perdu, n'écrit pas le moins curieux des scénarios.
Dernier voyage. En septembre 1918, sept jeunes pêcheurs et fermiers norvégiens qui ne craignent pas l'aventure embarquent sur le Forsete, à destination de Spitzberg, le dernier bateau avant que l'océan Arctique ne soit pris par les glaces. Dans ce no man's land, ils veulent se faire un peu d'argent dans les mines de charbon. Las, les jeunes g