Vannes correspondance
Petites boîtes d'allumettes et cartons à chapeau. Pendant près de quarante ans, le tout, soigneusement clos, ficelé et étiqueté, a somnolé sous la poussière du troisième étage des réserves du Musée archéologique du Morbihan, à Vannes. Et, n'était l'acharnement de Françoise Barbaron, la secrétaire du musée, la première collection de «cailloux» du paléontologue Yves Coppens dormirait encore. Or, descendue du grenier au premier étage, elle est enfin offerte au regard des visiteurs. Ce seront essentiellement des «augets», la vraie passion d'Yves Coppens jeune. Ces petits godets en argile de toutes formes (pyramides, barquettes, cornets) pouvaient recueillir 500 grammes de saumure, qui, une fois chauffés, donnaient du sel. Des vestiges remontant au deuxième âge du fer, quatre siècles avant notre ère, époque à laquelle le golfe du Morbihan abritait une véritable industrie du sel «ignigène», avec une quarantaine de sites de production.
«Cocofossile». Coppens, qui aimait aller avec sa soeur Odile à la pêche aux augets, a même rédigé une communication à ce sujet dans le bulletin de la Société polymathique (1) du Morbihan. «Yves Coppens avait de qui tenir, explique Joël Le Cornec, son ami d'enfance, aujourd'hui conservateur du musée; son père, René, fut président de la Société polymathique, dont dépend le musée. Il était minéralogiste et homme de terrain.» Coppens fils a repris le flambeau. «Il était le seul parmi nous à courir les grèves. On a fini par le surnomm