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Si ce n'est le Niño, c'est donc sa soeur. Après les bouleversements climatiques de 1997, les océanographes craignent un phénomène inverse: la Niña.

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publié le 22 septembre 1998 à 10h09

Après El Niño Grande, le plus fort du siècle, y aura-t-il une Niña

corsée? Autrement dit, un effet de boomerang climatique, qui risque de nouveau, mais avec un scénario inverse, de faire hoqueter la planète? «C'est ce que prédisent nos ordinateurs», révèle l'océanographe toulousain Yves du Penhoat, de l'Orstom (1). Le super-Niño récent, c'est ce bouleversement de l'océan Pacifique, entre juin 1997 et l'été 1998, qui a tourneboulé le climat presque partout. La sécheresse en Indonésie, c'était lui. Les pluies torrentielles dans les pays andins, c'était encore sa faute. D'autres désastres lui ont été mis sur le dos, à plus ou moins bon escient. Les inondations en Tanzanie ou la sécheresse au nord du Brésil, par exemple. Ce qui est certain, c'est que les eaux de surface du Pacifique étaient bien plus chaudes que d'habitude, le long des côtes américaines. Que les alizés ont été d'une discrétion inhabituelle. Que la limite entre eaux chaudes de surface et eaux froides profondes (baptisée thermocline) était trop basse. Le syndrome bien connu d'El Niño.

Le balancier va-t-il repartir en sens inverse et le Pacifique se soumettre à la Niña? Alizés poussant plein pot l'eau de surface vers l'ouest, eaux froides profondes se mettant à galoper vers le haut. Avec, à la clé, des déluges sur l'Indonésie, et l'Asie du Sud-Est, une sécheresse accentuée sur les côtes américaines, une humidité plus importante dans Nordeste brésilien (ce qui n'est pas plus mal)" S'y ajoutent des influences à dista