Menu
Libération
Portrait

Simonetta Luz Afonso, 52 ans, historienne, a conçu le pavillon très maritime du Portugal à l'Expo 98 comme une invitation au voyage pour tous les publics. Figure de proue.

Article réservé aux abonnés
publié le 22 septembre 1998 à 9h29

Lisbonne envoyée spéciale

Dans un froufrou de bulles s'éloigne le plongeur qui vient de frôler l'écran, immense et rond comme un hublot. L'index péremptoire et les gros yeux derrière le casque, il a sommé la centaine de spectateurs de jeter un coup d'oeil vers le fond de son panier, où s'entassent ses trouvailles d'archéologue. Dans la pénombre verdâtre du film finissant, les visiteurs du pavillon du Portugal se dispersent, effleurant les vitrines où se dressent assiettes et chinoiseries, astrolabes et pesons, et aussi un gros canon. Tous vestiges de Notre-Dame-des-Martyrs, navire surchargé de poivre des Indes, qui fit naufrage et répandit tous ses grains, en 1606, à l'embouchure du fleuve Tage. Celui-là même qui miroite tout près, large comme une mer intérieure, reflétant les pavillons de la lisbonnine Expo 98, dernière exposition mondiale avant la fin du siècle (1), née sous le signe des océans.

Découvreurs. A cet instant, dans un clair bureau du premier étage, Simonetta Luz Afonso savoure son bonheur. De sa fenêtre, madame la commissaire (du pavillon du Portugal) voit serpenter en contrebas les milliers de visiteurs. Elle s'en dit «émue». Elle raconte sa «surprise» après avoir constaté, s'étant faufilée incognito parmi la foule, que le «message était bien passé». Le message en question étant celui de l'amour des océans, de la passion pour la découverte, l'exploration et la conquête, le tout décliné sur le mode de l'«éducation» et du «divertissement». «Ce que les Anglo-Saxo