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Libération

ECOLOGIE. Les pollutions multiples alarment la mission Cousteau.La Caspienne, poison des poissons.

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publié le 6 octobre 1998 à 13h29

C'est une première. Depuis 1940 et un traité entre l'Iran et l'URSS,

aucun navire autre qu'iranien ou soviétique n'avait le droit de naviguer en mer Caspienne. Or, cet été, l'Alcyone, le navire à turbovoiles de la «Cousteau Society», a été autorisé à y pénétrer: deux mois où l'équipe, sous la direction de Grégoire Koulbanis, a filmé et effectué des mesures sur cette mer fermée, parmi les plus polluées du globe. «Avant la fin de l'année, j'aurai recoupé les données et je livrerai mes résultats», explique Koulbanis, qui veut croire que cette «plus grande masse d'eau fermée au monde (0,7 fois la France)» peut encore être sauvée. Le diagnostic est rude: pollutions pétrolière, chimique, agricole intenses ­ à elle seule, la Volga drainerait 140 millions de tonnes de rejets polluants chaque année (1) ­, bouleversements biologiques violents, les barrages, en particulier sur la Volga, empêchant les poissons de remonter vers leurs frayères. Et pas n'importe quel poisson! L'esturgeon, dont «la récolte des oeufs atteignait 60 000 tonnes en 1967», rappelle Koulbanis, pour tomber à «3 000 tonnes par an», ces derniers temps. Plus de 80% du caviar mondial viennent d'ici.

Pétrole. «Le lieu est symbolique», renchérit Francine Cousteau, pour qui cette expédition à 4 millions de francs soutenue par la Banque mondiale représente le projet le plus prestigieux depuis qu'elle a repris en main les affaires de la société. Mais un projet difficile: depuis la disparition de l'URSS, il y a «cinq Etats riv