Le grand bond en arrière. 500 millions d'années de plus pour la vie
animale. Adolf Seilacher, l'un des papes de la paléontologie mondiale (université de Tübingen, Allemagne, et de Yale, Etats-Unis) en a lui-même douté. En 1996, lorsqu'il découvre, dans le centre de l'Inde, des roches sédimentaires non transformées par de fortes chaleurs ou par les pressions des profondeurs, il exulte. De telles roches, vieilles d'un milliard d'années, sont très rares. Puis, quand il y déniche des centaines de petits tunnels, il s'interroge. De simples traces de racines récentes ou de processus physico-chimiques sans rapport avec la vie? Il se penche sur toutes ces hypothèses (1). Pour mieux les écarter. Et conclure à l'extraordinaire: la vie animale est 500 millions d'années plus vieille que ce que l'on croyait.
Si l'on a trouvé, il y a cinq ans, des algues de 10 mm de diamètre remontant à 1,7 milliard d'années, l'apparition de la vie animale restait énigmatique. La plus ancienne trace fossile connue avec certitude, c'était la faune dite d'Ediacara, vieille de 560 millions d'années. Des sortes de mollusques, de gros vers, des animaux en forme de disques ou de feuilles. Déjà diversifiée le plus grand des animaux fait près de 1 mètre, on distingue une sorte de squelette externe sur l'un d'entre eux , cette faune semblait surgir presque ex nihilo dans les archives de la Terre. Les géologues aimaient parler de l'«explosion du cambrien» (2).
Du coup, si Adolf Seilacher ne s'est pas trompé sur la