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Libération

ARCHEOLOGIE. Après deux semaines de grève, le ministère promet un projet de loi. Les fouilles préventives en chantier.

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publié le 13 octobre 1998 à 13h56

On ne peut reprocher aux archéologues de ne pas se remuer. A peine 2

000 en France, ils viennent d'enchaîner les coups d'éclat chaque jour durant près de deux semaines: occupation de locaux, opérations gratuité au Louvre, au mont Saint-Michel, interventions sauvages à la télé, manifestations" Et bien sûr, la grève provoquant par exemple le blocage du chantier de l'autoroute A29 Amiens-Saint-Quentin. Ils ont finalement obtenu ce qu'ils voulaient: le «gel» d'un projet qui «privatisait» selon eux les fouilles préventives. Aujourd'hui, pour obtenir un permis de construire, un aménageur doit vérifier s'il est sur un terrain à risque du point de vue archéologique. Si oui, il s'adresse en général à l'Afan (Association pour les fouilles archéologiques nationales) qui regroupe le gros des archéologues et se trouve en situation de quasi-monopole. Les «fouilles préventives», qui consistent à sonder, évaluer, et faire publier les résultats des découvertes sur des sites, sont nées dans les années 80, avec la construction d'autoroutes et de lignes TGV.

L'aménageur doit financer ces fouilles. Les archéologues négocient les délais et les coûts. Si la loi fixe les grandes lignes, tout repose sur la bonne volonté des deux parties, aucun cadre juridique n'étant établi. Régulièrement, des affaires éclatent, comme celle des remparts de Rodez en 1997: un promoteur immobilier avait soutiré à Alain Juppé une lettre l'autorisant à poursuivre les travaux sur un site médiéval. Il refusait de payer le