On arrête tout et on recommence à zéro. C'est la décision de Claude
Allègre dans le feuilleton de la réforme des organismes de recherche. Résumé. Début 98, le ministre de la Recherche veut réformer les statuts de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Conflit, pétitions, grogne" ses propositions, largement édulcorées sous la pression des chercheurs, sont votées en conseil d'administration le 20 mai mais uniquement par les représentants de l'Etat. Sur ce, en juillet, se tient un conseil interministériel de la recherche. Claude Allègre y change son fusil d'épaule. Renvoie Jean Rey, son conseiller pour les sciences de la vie. Gèle la réforme de l'Inserm, pour en préparer une autre plus conforme à ses objectifs initiaux. Et haro sur le CNRS dont le président du conseil d'administration, le physicien Edouard Brézin, est prié, cet été, de réécrire illico les statuts. Résultat: les chercheurs de l'Inserm se disent «furieux d'avoir été menés en bateau». Au CNRS, d'intenses et discrètes tractations sont en cours où le ministre, à son habitude, essaye de voir jusqu'où il peut aller. Sur le statut des chercheurs: tous dehors à 42 ans, direction l'université. Ou sur le pilotage de la recherche: suppression des unités propres du CNRS (les labos de niveau international permettant une politique scientifique indépendante) pour les passer sous régime université/CNRS. Avec un budget 1999 décevant (plus 1,6% seulement), Claude Allègre prend le risque de jou