Kourou envoyé spécial
«Un vol parfait.» C’est la prière du soir d’André Van Gaver, monsieur Ariane de l’Agence spatiale européenne. Car demain, vers 18 heures (heure de Paris), Ariane-5 la nouvelle fusée européenne, s’élance de Kourou vers les étoiles. Pour la troisième fois (Vol 503). La première, en juin 1996, fut un échec cuisant. Une faille dans l’un des logiciels du lanceur. Payée d’une retentissante explosion, et suivie d’un mea-culpa des ingénieurs. La seconde, en octobre 1997 fut une réussite. Mais entachée d’un léger défaut de finition, dû à un roulis de la fusée. Alors, Ariane-5, bonne pour le service? C’est la question, à 40 milliards de francs. Avec pour enjeu, le leadership européen sur le lancement des satellites commerciaux. Des satellites pour l’orbite géostationnaire (36 000 km) qui seront de plus en plus lourds (Arianespace a déjà dans son carnet un monstre de 5,5 tonnes pour l’an 2000) et de plus en plus nombreux. D’ici à quinze ans, les «constellations» en orbite basse (à quelques centaines de kilomètres de la Terre) pour la téléphonie mobile et les réseaux Internet à haut débit vont exiger des dizaines de satellites. D’où la perspective entrevue par André Van Gaver: «Vingt-cinq à trente années d’utilisation d’une famille Ariane-5 de plus en plus puissante sa capacité en géostationnaire doit passer de 6 à 12 tonnes d’ici 2005.» Défaut. Après le succès du vol 502, le concept de base de la fusée semble validé. Technologies éprouvées et archit