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Libération

Glenn fait des envieux en Russie.

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publié le 10 novembre 1998 à 16h14

A 72 ans, Konstantin Feoktistov se sent parfaitement en forme. Au

moins autant que John Glenn, son aîné de cinq ans. Mais son pays traverse une crise sévère. Alors Feoktistov a beau rêver de revoler lui aussi, il sait qu'il n'a aucune chance. «Je l'envie dans le meilleur sens du terme», confiait-il au Moscow Times, le quotidien anglophone de Moscou, à la veille du lancement de la navette Discovery. Feoktistov, le plus vieux vétéran russe de l'espace, fit partie des premiers équipages soviétiques. Deux ans et demi après Glenn, le 12 octobre 1964, il embarqua à bord du vaisseau Voskhod-1 pour un vol historique de 24 heures, 17 minutes et 3 secondes. Le deuxième vol de Glenn semble avoir réveillé de douloureux souvenirs chez les vétérans de l'espace soviétique: ceux des temps glorieux où l'URSS dépensait sans compter pour le secteur spatial et où elle multipliait les exploits. Aujourd'hui c'est bien l'Amérique qui triomphe en s'offrant le luxe de renvoyer un vieillard dans l'espace, au milieu d'un formidable brouhaha médiatique. Cosmonaute retraité, Feoktistov n'a pas quitté son domaine de prédilection. Il enseigne la science spatiale dans un collège spécialisé. Il dit qu'il est «bourré d'idées» mais que pour les tester, il lui faudrait retourner dans l'espace. Ingénieur de bord de formation, il poursuit des recherches sur la gravitation des planètes. Feoktistov n'est pas le seul à s'épancher dans la presse. Interrogé par l'agence russe Interfax, Alexei Leonov s'est aussi por