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Libération
Interview

Boris Ostroumov, directeur adjoint de l'Agence spatiale russe, explique les difficultés du secteur. «Impossible de dire quand nous abandonnerons Mir»

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publié le 17 novembre 1998 à 14h11

Boris Ostroumov, 58 ans, a fait toute sa carrière à l'ancien

ministère soviétique de Construction des machines qui regroupait la recherche et l'industrie spatiales alors liées au militaire. Depuis 1992, il est l'adjoint du directeur général de la nouvelle Agence spatiale russe (la RKA), Youri Kotpiev. A ce titre, Ostroumov se bat pour que la Russie puisse continuer à mener de grands projets dans l'espace malgré un budget de plus en plus réduit. Quelle est l'importance de la station internationale pour l'Agence spatiale russe? Bientôt, d'ici deux ans au plus, il faudra abandonner Mir. Nous aurions dû alors créer une nouvelle station. C'est mieux de le faire dans le cadre d'une coopération internationale. Cela nous permet de poursuivre un grand programme qui assure des dizaines de milliers d'emplois: 20 000 à Energya (maître d'oeuvre dans la construction de la partie russe de la station, ndlr), 10 000 à Krounitchev (qui assure le côté technique), 2 000 au centre de formation des cosmonautes, etc. Nous avons en outre environ 400 spécialistes qui travaillent avec des Américains du centre Johnson, avec des Français, des Allemands, etc. Des problèmes financiers, vous ont fait prendre du retard dans la construction du module de service (où vont vivre les équipages). Qu'en est-il aujourd'hui?

Après le récent accord avec la Nasa, nous avons l'argent pour le finir. Les Américains nous avancent 60 millions de dollars. En échange, nous leur louons le module de service et leurs cosmona