Fouille-t-on trop en France? C'était déjà l'avis, il y a plusieurs
années, de Christian Goudineau, un des pontes de l'archéologie en France (1). Ce n'est pas le tout d'ouvrir des chantiers, encore faut-il se donner le temps et les moyens d'analyser les découvertes puis de publier des ouvrages. Selon les archéologues, il y a souvent disproportion entre l'argent investi par l'aménageur car obligé de financer les fouilles et l'argent investi par l'Etat. Les fouilles préventives, obligatoires, et menées par les archéologues de l'Afan, ont explosé depuis vingt ans avec les grands travaux TGV, autoroutes, etc. Elles restent pourtant à organiser. La grève des archéologues contre la «privatisation» de leur secteur en octobre l'a montré une fois de plus. Les trois personnalités, nommées par Catherine Trautmann à la suite du conflit, remettent demain leur rapport. Un énième document qu'il devrait être difficile d'enterrer cette fois. D'autant que la ministre a promis un projet de loi pour la fin de l'année!
«L'archéologie préventive a changé notre vision des choses, nous sommes au début d'un processus, dit Serge Cleuziou, du comité de l'archéologie au CNRS. Toutes les fouilles sont uniques, chaque terroir a sa spécificité. Si les aménageurs doivent payer les fouilles, la collectivité doit payer la recherche, or c'est du bricolage. On ne peut se passer d'un service public.» «Nous sommes contre l'idée d'une concurrence économique dans l'archéologie, renchérit Michel Reddé, vice-prés