Cette vallée au nord du Portugal devait être engloutie avec la
construction d'un barrage. Non seulement, elle ne le sera pas mais la Côa vient d'être classée patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Les gravures rupestres et une bonne dose d'orgueil national l'ont sauvée des eaux. Avec la Côa, 30 nouveaux sites culturels et naturels font leur apparition sur la liste du patrimoine mondial qui en compte désormais 582 répartis sur 114 pays. Parmi eux, le site archéologique de Troie (Turquie), le palais d'Eté, à Pékin.
Le site de la Côa revient de loin. Les travaux étaient en effet bien engagés en 1994 et 800 personnes travaillaient à la construction d'un barrage hydroélectrique lorsque des centaines de gravures rupestres datant de 10 000 à 20 000 ans ont été découvertes sur 17 kilomètres le long du fleuve Côa, un affluent du Douro. A l'époque, Jean Clottes, conservateur général du patrimoine, est appelé par les Portugais pour donner son avis sur l'importance du site. Il se retrouve confronté à des problèmes épineux et au coeur d'un polémique portugaise. «J'y ai passé deux jours et j'ai fait un rapport. Il importait de sauvegarder ce site du paléolithique supérieur. On me demandait mon avis sur les gravures, leur âge, la meilleure façon de les conserver. J'ai proposé de voir si elles pouvaient se conserver sous l'eau ou non. Je ne voulais pas intervenir dans la construction du barrage: je ne pouvais leur dire, vous allez vous passer d'eau et sauver vos gravures.» Mais la pr