«Laissez chercher en paix»
Pierre Potier, chimiste à l'Institut des substances naturelles du CNRS à Gif-sur-Yvette. Ce qui ne va pas. L'innovation n'est pas extraordinaire dans la recherche industrielle. Il faut arrêter les doublons: le système de recherche publique a atteint un degré de complexité préjudiciable à son bon fonctionnement. Ce que je propose. Plutôt qu'un ministère qui va des couches-culottes à la recherche de pointe (l'actuel ministère de Claude Allègre, ndlr), il faudrait un ministère de la «guerre économique». Il regrouperait la recherche, la technologie, l'industrie et le commerce extérieur. Mais ça, c'est un monde idéal. On pourrait commencer par créer un office national de recherche et de la technologie qui fixerait les grands axes stratégiques et obligerait les organismes à mieux se coordonner. Et ce qu'il faut, c'est laisser les chercheurs chercher en paix.
«Des post-docs»
Alain Prochiantz, neurobiologiste, directeur de recherche au CNRS (basé à l'Ecole normale supérieure). Ce qui ne va pas. Il est très difficile de faire un «post-doc» (travail après obtention d'une thèse) en France. Du coup, soit on embauche trop tôt, soit trop des bons, partis à l'étranger, y restent. Il y a chevauchement entre les fonctions de chercheur et d'ingénieur de haut niveau. Il y a confusion entre les fonctions d'évaluation de la recherche et de défense du personnel (instances d'évaluation et syndicats doivent avoir des fonctions différentes).
Ce qui est bien. Le CNRS est un