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Libération

Les vieux os font peau neuve.Pour leurs cent ans, les galeries de paléontologie et d'anatomie comparée du Muséum d'histoire naturelle à Paris se sont offert un grand ménage: réparations, toilettage des dinos,des squelettes"" Elles n'en perdront pas pour autant leur parfum du XIXe siècle, tout en tenant compte des découvertes récentes. Ouverture le 19 décembre.

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publié le 15 décembre 1998 à 19h42

Qu'on se rassure: après trois mois de dépoussiérage intensif,

l'esprit du siècle dernier continue de souffler sur les galeries de paléontologie et d'anatomie comparée du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Fermées au public depuis cet été, elles rouvrent le 19 décembre et fêtent leurs cent ans. Avec tout leur charme d'antan. Pas de grands travaux, donc, contrairement à la grande galerie de l'évolution rouverte en 1994, mais une rénovation en douceur. Et un bouleversement interne: l'électricité qui s'accrochait aux 110 volts est enfin passée aux 220. Le chauffage qui ventilait de la poussière a été changé tout comme la toiture. Les vitres nettoyées. Quelques tubes au néon et socles en contreplaqué supprimés. Le diplodocus et la grande baleine australe dépoussiérés: opération compliquée du fait des normes de sécurité à respecter et de la hauteur des bestioles. En trente ans, Jean-Pierre Gasc, responsable de la galerie d'anatomie comparée, n'avait jamais vu ses squelettes nettoyés. Surtout, le propos «muséologique» est plus affirmé, car il tient compte des découvertes de ces dernières années. Exemple: dans le quartier des dinosaures, la présentation insiste sur le fait que les oiseaux descendent bien des reptiles géants.

Lorsqu'elles ont ouvert en 1898, les deux galeries étaient révolutionnaires, car le débat battait son plein sur les nouvelles théories de l'époque: évolution, écologie, ethnographie. Le paléontologue Albert Gaudry s'était battu cinquante ans pour qu'elles voie