Mars porte bien une calotte, mais petite. Foi de laser, nous informe
l'espion terrestre envoyé là-haut, la sonde américaine Mars Global Surveyor. Au printemps et à l'été 1998, la sonde s'est en effet attaquée au pôle Nord de la planète rouge, avec son laser altimétrique. Mission: mesurer la calotte polaire, la principale réserve d'eau sous forme de glace visible à la surface de Mars.
Si on connaissait son existence par les photos des télescopes et des sondes, son étendue précise et surtout son épaisseur restaient mystérieuses. MGS a fait des merveilles. Elle a mesuré la première à un kilomètre près et la deuxième avec une précision d'une trentaine de mètres (1). Soit un immense glacier de 1 200 km de diamètre un million de km2 de superficie, presque deux fois la France et un maximum de 3 km d'épaisseur. Et dans la glace, d'impressionnants canyons atteignant parfois 1 km de profondeur. Ils auraient pu être «creusés par l'effet du vent et de l'évaporation de la glace», avance Maria Zuber, de la Nasa. On distingue également de vastes aires où l'épaisseur de glace chute à quelques mètres, parfois surplombées de véritables falaises de glace hautes d'un kilomètre. Avec les traces d'impacts météoritiques, de tels reliefs indiquent que la calotte n'a pu se former en moins de 100 000 ans, et que son âge réel se compte probablement en dizaines de millions d'années, voire plus.
En dissipant un mystère, Mars Global Surveyor relance les spéculations sur l'histoire de l'eau sur Mars.