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Libération

Une réserve de la biosphère dans la forêt de Fontainebleau. L'Unesco classe 70 000 hectares à protéger.

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publié le 15 décembre 1998 à 19h43

Contourner des arbres morts effondrés, se prendre les pieds dans un

fouillis de branches enchevêtrées" voilà des situations fort inhabituelles en forêt de Fontainebleau. L'immense massif, foulé chaque année par 13 millions de visiteurs, est d'ordinaire nettoyé, étayé, coupé et replanté par les forestiers, qui n'oublient pas non plus de vérifier la stabilité des chaos rocheux afin d'éviter aux promeneurs les accidents malencontreux.

La raison de cette anarchie incongrue? Ce bois du Chêne brûlé est classé en réserve biologique domaniale (RBD): ici, depuis près d'un siècle, l'Office national des forêts (1) laisse la nature vivre sa vie, sans intervenir, sans exploiter le bois, sans même entretenir de chemin. Avec vingt autres espaces ainsi préservés à Fontainebleau, cette réserve vient d'intégrer le réseau international des réserves de biosphère du programme «Man and Biosphere» (MAB) de l'Unesco. L'ensemble est vaste: 70 000 hectares répartis en vingt aires de 3874 hectares vierges, deux zones tampons de 13 496 hectares classés en «forêt de protection», et 50 000 hectares d'«aire de transition» où les agriculteurs et les habitants devront davantage respecter la nature. L'ensemble, qui se trouve dans le périmètre du futur parc naturel régional du Gâtinais, abrite 5685 espèces végétales et 6 600 espèces animales.

Lancé en 1970, le programme MAB et son réseau mondial de réserves de biosphère comprend près de 400 sites dans une centaine de pays. Celui de Fontainebleau est le dixième e