Séoul, correspondance.
«Je ne veux pas être un clone! Cette fois, ils sont allés trop loin, il faut arrêter ça avant qu'il ne soit trop tard.» Coupe-vent orange, gros X noir sur la poitrine, Lee Hae-gyoung, 28 ans, n'a pas caché sa colère, vendredi, lors de la manifestation pour dire non au clonage qui a réuni une cinquantaine de représentants d'associations civiques au centre de Séoul. Le défilé fait suite à l'annonce, la semaine dernière, de premiers pas vers le clonage humain par une équipe de chercheurs coréens de l'hôpital universitaire Kyonghee. L'équipe du professeur Lee Bo-yeon se vantant d'avoir réussi à fabriquer un embryon de quatre cellules en prenant l'ovule non fécondé d'une femme et en remplaçant le noyau de l'ovule par du matériel génétique prélevé sur une cellule de son corps. Une annonce qui a déclenché les foudres des milieux religieux et des défenseurs de l'environnement, dans un pays à forte tradition confucianiste, où, par exemple, la révélation des résultats de l'échographie aux parents est prohibée par la loi. Poussés par les associations et la presse locale, les députés se sont empressés de voter un amendement interdisant la levée de fonds pour soutenir les recherches sur le clonage humain, non sans préciser que la législation seule ne peut empêcher les «docteurs fous» de poursuivre leurs travaux.
L'annonce provoque également des réactions dans la communauté scientifique. Nombre de chercheurs locaux et étrangers ont mis en doute l'authenticité de la d