Si des espèces d'arbres disparaissent, c'est principalement à cause
de l'exploitation forestière, selon le World Conservation Monitoring Center. Peut-on tirer profit d'une forêt sans l'appauvrir? Libération a posé la question au bûcheron Pascal Menon, fondateur de l'association Forêt des hommes (1).
«L'usage, pour les exploitants forestiers, c'est la coupe à blanc des taillis, avec beaucoup de gâchis une bonne partie du bois est laissée sur place ce qui revient paradoxalement, à sous-exploiter la forêt. Cette pratique est dévastatrice, car elle laisse le sol à nu. Elle est aggravée par la percée de kilomètres de pistes pour dégager le bois en camion, ce qui aboutit à un quadrillage de la flore et de la faune. Ce que je propose à l'inverse, c'est un mode d'exploitation qui ne laisse pratiquement pas de trace visible. Cela suppose de bien connaître la forêt à exploiter, de s'en occuper en permanence, comme d'un jardin. Et de sortir le bois avec des chevaux, comme on le fait encore en Finlande, ce qui évite d'ouvrir des routes. Je choisis les arbres à abattre de façon à ne jamais laisser de grandes trouées, à maintenir un couvert végétal. Je veille notamment à laisser vieillir le taillis, chose impensable pour un forestier, alors que les arbres vieillissants jouent un rôle irremplaçable dans les écosystèmes végétaux. Ainsi, j'aide à la levée des graines d'arbres et, de façon générale, à une augmentation de la diversité de la flore. J'ai vu ainsi réapparaître, en Haute-Proven