Orné de 450 images, le Tassili des Ajjer est plus qu'un beau livre:

«C'est un acte de résistance», explique son auteur, la préhistorienne algérienne Malika Hachid, qui l'a «écrit malgré toutes les difficultés». C'est aussi, comme le fait remarquer dans la préface l'arpenteur du Sahara Théodore Monod, «le premier ouvrage d'ensemble» sur l'extraordinaire région du Tassili des Ajjer, immense «plateau» («Tassili» en tamâhâq, langue berbère des Touaregs) de 350 000 km2 au sud-est de l'Algérie, superficie équivalente aux 2/3 de la France. Une région du Sahara central célèbre pour la richesse de ses dessins et gravures rupestres, art de plein air et donc fragile, réputée aussi pour la beauté fulgurante de ses paysages. Forêts de pierre. Malika Hachid qui, pendant plusieurs années, a dirigé le parc national de la région est l'auteur de la plupart des photos de l'ouvrage, dont les étonnantes «forêts de pierre» de Séfar, Tissoukaï, Tin Alkoum, Jabbaren" Mais le propos de l'auteur n'est pas qu'un hommage esthétisant à l'endroit. C'est bien plutôt un désir de retrouvailles avec ceux que l'on a aujourd'hui du mal à imaginer: des populations entières qui, «cinquante siècles avant les Pyramides» (selon le sous-titre de l'ouvrage), c'est-à-dire voilà plus de 10 000 ans, vécurent ici. Et y ont laissé d'extraordinaires témoignages (1). Malika Hachid qui raconte comment «elle s'est souvent retrouvée seule à marcher en ces lieux», n'hésite pas, scientifique qu'elle est, à écrire avec poésie,