Népal envoyé spécial
«En matière de médecine d'altitude, j'ai plus d'expérience que quiconque au monde, excepté Peter Hacket.» Le docteur Jim Litch, 38 ans, n'y va pas par quatre chemins. Alpiniste passionné, l'Américain a travaillé pendant des années comme secouriste en Alaska, effectuant nombre de sauvetages héliportés très haut sur les pentes du McKinley (6 194 mètres). A 26 ans, lorsque Jim Litch entame ses études de médecine, il a déjà accumulé une expérience de terrain unique" et un certain dédain pour les études scientifiques sur les effets de l'altitude (1): «C'est très intéressant pour comprendre la physiologie de l'hypoxie (manque d'oxygène), mais peu utilisable en pratique. Car, en altitude, on souffre d'un ensemble complexe de facteurs: l'hypoxie bien sûr, mais aussi, le froid, l'épuisement, le vent, la déshydratation, sans compter les facteurs psychologiques, qui sont essentiels.»
Un livre. L'été dernier, il s'est installé pour deux ans avec sa compagne Rachel Bishop, elle aussi médecin, à l'hôpital de Kunde, sans doute le plus haut du monde, à presque 4 000 mètres. Chaque jour, le couple de médecins volontaires soigne 30 à 40 Sherpas: «Ils viennent de toute la région, parfois même portés par un membre de leur famille, depuis des villages à cinq jours de marche d'ici.» Au plus fort de la saison de trekking, en avril et en novembre, des dizaines d'Occidentaux font la queue devant la petite bâtisse, victimes, le plus souvent, du mal des montagnes. Mais chaque semain