D’origine lituanienne, émigrée toute jeune en Californie après une enfance canadienne et naturalisée indonésienne depuis quelques années, Biruté Galdikas reste, à 52 ans, la spécialiste incontestable des orangs-outangs, les plus méconnus des grands singes «cousins» de l’homme. En 1971, quand elle mit pour la première fois les pieds dans l’archipel indonésien, la primatologue ne savait pas encore dans quelle région étudier ces «hommes des bois» (en malais, orang=homme, hutan=forêt). On lui conseilla, dans le sud de Bornéo (1), la réserve de Tanjung Puting, devenue parc national en 1983. Dans une vague clairière cernée par la forêt tropicale, les rivières et les marais, elle a monté Camp Leakey, le plus connu des centres de soins et de rééducation pour les orangs-outangs. De solides baraquements en bois, bien équipés, ont remplacé à la longue les deux simples cahutes des débuts mais les dizaines de bêtes blessées accueillies pendant les deux précédentes décennies vivent maintenant tout autour en liberté. Aujourd’hui, Camp Leakey est surtout un centre d’études pour les assistants indonésiens de Galdikas et pendant la journée, un but de randonnée pour les touristes qui s’aventurent jusque là. La forêt n’est pas la plus dense de Bornéo mais certains arbres culminent à près de 50 mètres. La primatologue n’y vit plus à plein temps. Elle préside à Los Angeles l’Orangutan Foundation International et parcourt inlassablement le monde pour défendre sa cause. Au mois de novembre 1998,
Interview
Biruté Galdikas : «Tuer un orang-outang, c’est comme un assassinat»
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par Alain LEAUTHIER
publié le 19 janvier 1999 à 23h13
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