Le réveil est un stress. Ceux d'entre nous, nombreux, qui font taire
d'une main rageuse la sonnerie de leur réveille-matin, n'en ont jamais douté. Mais les autres, ces lève-tôt-et-fiers-de-l'être, hérauts de potron-minet et pourfendeurs de grasses matinées, devront aussi en convenir: le passage du sommeil à l'éveil est, pour l'organisme, une violence, un choc si pénible que le métabolisme humain a fort salutairement développé une parade. Une équipe de chercheurs allemands vient de la mettre au jour, au terme d'une expérience publiée le 7 janvier dans l'hebdomadaire scientifique Nature. Jan Born et ses collègues de l'université de Lübeck ont découvert que notre organisme déclenche, une heure avant le réveil, un système hormonal «antistress» qui atteint son niveau d'efficacité maximal au moment du réveil. Ce qui suppose, en toute logique, que notre métabolisme enregistre, la veille au soir, l'heure à laquelle nous avons prévu de nous réveiller. «Cette découverte est extrêmement étonnante, estime Raymond Cestuglio, directeur de l'unité Inserm «neurobiologie des états de sommeil et d'éveil» à Lyon. C'est la première fois qu'est mise en évidence une influence de la cognition "le sujet décide qu'il doit se réveiller à telle heure sur l'organisation du système hormonal à l'oeuvre pendant le sommeil. (") L'expérience est si importante qu'elle mérite d'être reproduite sur un échantillon de patients plus large.»
Pour parvenir à leur conclusion, les chercheurs allemands ont étudié t